Dans le regard de ses parents le bébé est un trésor. Il est un trésor. C’est l’image qu’il a de lui même. Et il en reçoit la preuve à tout instant, à travers toutes les attentions dont il fait l’objet de la part de ses parents.
Cette image de soi créée l’estime de soi. Positive, elle permet d’agir et de s’autoriser les fruits de l’action. Elle offre de prendre soin de soi, des autres, de la vie en générale. Tout comme nous prenons soin d’un trésor, la personne qui a une bonne estime de soi prend soin d’elle- même et de sa vie.
Le problème survient parfois à l’adolescence ou plus tard. Le miroir de notre image de nous même est abimée, voir brisée en mille morceaux. L’estime de soi est détruite ne laissant plus la place qu’au laisser aller. « A quoi bon prendre soin de quelque chose qui n’a pas de valeur » se dit-on alors.
Pour reconstituer une bonne image de soi, seul un regard bienveillant peut nous aider. Sœur Emmanuelle parle du regard de l’abbé Pierre en ces mots : « Il a regardé chaque chiffonnier, avec ce regard de fraternité, de solidarité, de tendresse. Et je voyais sur le visage de ces hommes que tout le monde méprise. Tout à coup quelqu’un les regardait avec respect, comme des hommes. Et ça je ne l’ai jamais oublié, jamais. Et je l’ai fait »*.
Et c’est sur cette base que nous pouvons alors reconstruire notre propre image de nous même, et mettre en œuvre les actions qui permettront de la nourrir. Boris Cyrulnik parle alors de résilience.